Anthropologie transpersonnelle
L’anthropologie transpersonnelle est à la base une sous-discipline de l’anthropologie culturelle. Elle s’occupe essentiellement des relations entre les états de consciences modifiés et la culture.
En effet, une expérience transpersonnelle, de même qu’une expérience de mort imminente pour prendre un exemple un peu plus connu, mais appartenant à la catégorie des expériences transpersonnelles, peut donner lieu à différents types d’interprétation qui dépendront de multiples facteurs mais en grande partie de la culture d’origine du témoin de l’expérience.
La cutlure devient ici le langage dans lequel sera (re)transcrite l’expérience en question.
Assurément, ce qui est « au-delà » de notre conscience ordinaire semble être difficilement à la portée de notre langage et demande de ce fait des métaphores, des paraboles et des allégories explicatives.
Nous pouvons nous représenter cette difficulté comme celle d’un aveugle de naissance qui ayant recouvert la vue, essayerait d’expliquer les couleurs à d’autres aveugles.
Dès lors, des expériences transpersonnelles, bien que parfois similaires, diffèreront dans leurs interprétations socioculturelles et, dans l’absolu, on pourrait postuler que les constructions religieuses relèvent autant, si ce n’est plus, de cette rencontre particulière entre une expérience de transcendance, mystique, ineffable et intraduisible et une certaine culture, que du culte de la nature et du culte des ancêtres.
L’allégorie prend alors sa forme culturelle, et des religions nées dans le désert représenteront un état de béatitude sous la forme d’un paradis remplit d’oasis alors que chez les peuples de la banquise (Inuit), cet « état paradisiaque » sera le lieu où le soleil brûle tout le temps.
Nous souhaiterions toutefois envisager l’anthropologie transpersonnelle, comme non seulement une sous discipline de l’anthropologie culturelle mais aussi et surtout, comme une Anthropologie totale qui inclurait le niveau transpersonnel dans son modèle de l’Homme.
En effet, plus qu’un inventaire d’expériences d’états modifiés de la conscience et de leurs différentes interprétations culturelles, l’anthropologie transpersonnelle, telle que nous voulons l’envisager, admet l’être humain dans ses dimensions physiques, émotionnelles, intellectuelles et spirituelles tout en l’incluant dans un ensemble plus vaste.
C’est à dire en tenant compte d’un transpersonnel horizontal, le reliant aux autres, aux objets et à tous les systèmes qui forment le monde visible d’une part, et d’autre part en tenant compte d’un transpersonnel vertical, le reliant au monde invisible, à la source et à l’intelligence créatrice dont il est une émanation.
L’Homme tanspersonnel, c’est l’Homme relié aux autres , au vivant, à l’atome, à l’univers et à Dieu.
Cet Homme transpersonnel est l’objet de l’anthropologie transpersonnelle.